Ce que Jean-Pierre Pernaut m’a appris

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J’ai eu la chance de travailler pendant 10 ans sur le 13H de TF1 et donc de côtoyer Jean-Pierre Pernaut.

En décembre 2009, alors que le journal parlait de la neige qui recouvrait la France, j’ai proposé un peu sur le ton de la blague de lancer une boule de neige sur Jean-Pierre Pernaut à la fin de son journal.

C’est d’un pouce levé en l’air qu’il a accepté cette idée loufoque montrant que la qualité de son travail ne l’empêchait pas d’être profondément humain et qu’il ne se prenait pas au sérieux.

1- Mass media VS media communautaire

Si j’aime raconter cette anecdote, ce n’est pas simplement par fierté d’avoir lancé des boules de neiges sur Jean-Pierre Pernaut. Mais parce qu’elle m’a permis de comprendre quelque chose sur la communication.

Nous sommes en 2009. Facebook existe depuis 5 ans, YouTube a été racheté par Google depuis 3 ans.

Dans l’après-midi qui a suivi notre petite blague, un collègue a tapé les mots “Pernaut” “Neige” sur Google.
On a vu alors apparaître tout un tas de liens qui reprenaient la vidéo en question et qui la proposaient sur leur site Internet avec des accroches diverses, la palme revenant au site Voici qui avait titré : “Jean-Pierre Pernaut, sauvagement agressé à l’arme blanche à la sortie de son journal”.

Outre le fait qu’écrire un bon titre est fondamental, cette anecdote m’a permis de comprendre comment les différents sites Internet s’étaient approprié l’information, qu’ils la reprenaient en y trouvant un angle qui parlait à leur communauté.
J’ai compris ce jour là qu’il y avait une différence fondamentale entre la télévision qui est un mass-média et nos chaînes Youtube, nos réseaux sociaux, qui sont des médias communautaires.

On ne traite pas une information de la même manière sur Internet ou à la télévision.
Et il est important de bien comprendre cela lorsqu’on va être amené à créer du contenu qui va circuler sur Internet.

A la télévision, le contenu est descendant. Vous ne pouvait pas interagir avec ce que vous voyez. Au contraire, un contenu web va vous inviter à réagir et votre réaction va être une source d’inspiration pour celui qui crée le contenu.

Sur Internet, vous savez à qui vous vous adressez, vous connaissez votre cible et vous pouvez / vous devez adapter votre contenu à cette cible pour être pertinent et efficace.


Écrire et réaliser des vidéos qui toucheront votre cible


2- Le spectateur au centre

Jean-Pierre Pernaut disait souvent à propos de son journal : “Moins on me voit meilleur est le journal”.
Il avait compris que la qualité de son JT n’était pas sa présence, mais bien son contenu.

Il a toujours travaillé à ce que le contenu du journal soit au service de ceux qui le regardaient.

Il ne cherchait donc pas à être une star de la télévision mais bien à être au service de son audience.

Cette petite phrase exprime toute la vision qu’avait Jean-Pierre Pernaut pour son journal. S’effacer pour mieux laisser le spectateur s’approprier le contenu.

Les questions que nous invite à nous poser Jean-Pierre Pernaut à travers cette phrase est la suivante :

“ Pourquoi ce sujet va-t-il intéresser ma cible ?”

Cette première question vous aidera à trouver un bon angle pour votre sujet.

“ Comment puis-je me mettre au service de cette façon de voir les choses ? ”

Cette seconde question vous aidera à construire votre propos, écrire vos questions et à donner une direction de votre sujet.

Le journal de 13H de TF1 imaginé par Jean-Pierre Pernaut est le parfait exemple d’un journal sincère, incarné par un personnage sympathique et transparent.

On me demande souvent si Jean-Pierre Pernaut était aussi sympa en vrai qu’à la télé.
La réponse est évidemment oui.

A vous maintenant de créer du contenu qui pourra répondre en toute transparence aux problématiques de votre audience, de vous y intéresser avec une grande sincérité et de le traiter avec sympathie.

3 mots qui résume cette vision et que vous devez avoir en tête au moment d’écrire votre contenu :

Transparence - Sincérité - Sympathie

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